Avec le retrait du MP, la coalition gouvernementale n’a plus que 146 sièges sur 325.
Le MP et l’UC sont formels : ils ne soutiendront le gouvernement que pour des textes en rapport avec leurs convictions.
Le groupe mené par Fouad Ali El Himma formera-t-il le complément mathématique ?
Lundi 15 octobre à Rabat, cinq semaines après les élections du 7 septembre et 27 jours après la nomination du secrétaire général de l’Istiqlal, Abbas El Fassi, à la Primature, le nouveau gouvernement voyait enfin le jour, après un week-end chargé en rebondissements. Regroupant seulement quatre des partis de la majorité sortante à la suite du retrait surprise du Mouvement populaire, la nouvelle équipe gouvernementale se compose de 33 ministres et secrétaires d’Etat, dont 9 arborant les couleurs de l’Istiqlal, 7 du RNI, 5 de l’USFP et 2 du PPS. A cela, il faut ajouter 10 ministres sans appartenance politique (voir page 2).
Dans le nouveau gouvernement, près de la moitié des ministres font partie de l’équipe sortante. L’on retrouvera ainsi, sans grande surprise, Chakib Benmoussa à la tête du ministère de l’intérieur, désormais soutenu par Saad Hassar qui remplace Fouad Ali El Himma en tant que secrétaire d’Etat, et non pas ministre délégué, toutefois. Il y a également, et sans surprise, Taïeb Fassi Fihri, ex-ministre délégué devenu ministre des affaires étrangères et de la coopération à la place de Mohamed Benaïssa. Il sera secondé par deux secrétaires d’Etat : l’ex-directrice de la radio et, auparavant, de l’Institut supérieur de l’information et de la communication, Latifa Akherbach, et Ahmed Lakhrif, conseiller istiqlalien mais aussi et surtout membre du Corcas, originaire de Smara. Toujours au chapitre des retours aux affaires, on retrouve Abdessadek Rabiî qui, malgré les critiques régulièrement faites à propos du blocage, par son département, de projets de loi, se prépare à battre un record de longévité au Secrétariat général du gouvernement où il a été régulièrement reconduit depuis 1993. A un moindre degré de longévité (depuis 1997), Abderrahmane Sbaï reste ministre délégué chargé de l’administration de la défense nationale. Le tout sans oublier bon nombre de quadras de l’Istiqlal et du RNI, comme Taoufiq Hejira et Karim Ghellab, qui ont été reconduits à leurs postes ; ou qui se sont vu attribuer de nouveaux portefeuilles, comme Salahedine Mezouar devenu ministre de l’économie et des finances, ou ses collègues Mohamed Boussaïd et Anis Birou, devenus respectivement ministre du tourisme et de l’artisanat et secrétaire d’Etat chargé de l’artisanat. Plus à gauche, le seul ministre USFP resté au gouvernement est Mohamed Elyazghi, devenu ministre d’Etat sans portefeuille, un poste par définition plus élevé dans la hiérarchie des ministères mais surtout... un poste pour rien.
Des visages nouveaux et des revenants
L’autre moitié du gouvernement, elle, est essentiellement composée de nouveaux visages, tels Nizar Baraka (PI) au ministère des affaires économiques et générales, Abdellatif Maâzouz (PI) au commerce extérieur ou Abdeslam Al Mesbahi (PI), secrétaire d’Etat chargé du développement territorial. Côté USFP, l’on retrouvera Ahmed Chami, ex-patron de Microsoft pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, mis en avant au moment de la présentation du programme économique du parti de la rose, et qui se voit confier le département de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Jamal Aghmani, ancien élu USFP de Salé et ex-membre du cabinet de Yasmina Baddou, devient, lui, ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, et Mohamed Ammeur, secrétaire général du ministère de l’aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement sous Mohamed Elyazghi, est devenu ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la communauté marocaine résidant à l’étranger, là où Mohamed El Gahs était pressenti.
Technocrates : une tradition marocaine
Sous l’étiquette RNI, l’on remarquera l’arrivée de Aziz Akhannouch, président d’Akwa Group et de la région de Souss Massa Draâ, au ministère de l’agriculture et des pêches maritimes. Amina Benkhadra, ex-directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (Onhym), devient ministre d’un département de l’énergie et des mines qui s’adjuge également les dossiers de l’eau et de l’environnement. Elle l’avait dirigé une première fois entre 1997 et 1998. Enfin, Nawal El Moutawakil, reprend du service, à la jeunesse et aux sports.
Au-delà d’une forte concentration en quadras, une autre caractéristique de ce nouveau gouvernement aura été le nombre de femmes puisqu’il en comprend sept. Toutes détiennent des postes stratégiques, même si seules deux d’entre elles peuvent s’enorgueillir d’une longue carrière de militantes : Yasmina Baddou, ministre istiqlalienne de la santé et Nezha Skalli, ministre PPS du développement social, de la famille et de la solidarité.
Cette forte concentration en technocrates intervient, soulignons-le, dans le cadre d’un gouvernement chapeauté par un Premier ministre partisan, mais s’agit-il d’un évènement pour le paysage politique marocain ? Pas vraiment. Selon Amina Messaoudi, professeur à la faculté de droit de Rabat, si les premiers gouvernements marocains s’étaient caractérisés par une forte présence de ministres partisans, les sans-appartenance politique n’ont pas tardé à les supplanter. Certes, l’alternance politique viendra casser la tradition : le gouvernement Youssoufi s’était, en effet, caractérisé par une très grosse concentration en ministres partisans. «C’était le commencement d’une certaine tradition selon laquelle le gouvernement serait désormais formé de politiques», explique Amina Messaoudi. Mais ce sera une parenthèse. En 2002, Driss Jettou, contraint à une obligation de résultats, ira chercher les compétences là où il faut. En 2007, donc, les technocrates sont également légion, à cette différence près qu’aujourd’hui et par rapport aux années 90, l’on recherche davantage en eux les compétences que la non-appartenance partisane...
Dans le gouvernement El Fassi, l’on remarquera la présence de bon nombre de spécialistes dans leurs domaines respectifs, avec ou sans étiquette politique, à l’instar de Karim Ghellab, Taoufiq Hejira, Abdelkébir Zahoud, Salahdedine Mezouar, Mohamed Boussaïd, Amina Benkhadra, Ahmed Chami, Nawal Moutawakil ou Latifa El Abida. Quelques exceptions ne manqueront pas pour confirmer la règle : Adil Douiri, grand absent du nouveau gouvernement, a été victime de la tournure prise par les négociations partisanes. Abdelouahed Radi, ancien ministre de la coopération (1983-1985) et ex-président de la Chambre des représentants, dont le background laisse sceptique quant à sa capacité à gérer la réforme de la justice, mais dont le poids à l’USFP est indéniable. Enfin, Mohamed Abbou (RNI), ministre de la modernisation des secteurs publics, dont la présence semble davantage due à des impératifs de diplomatie interne au sein du parti, et qui devrait toutefois être encadré par les siens d’autant plus que le ministre sortant est du même parti. Enfin, le choix d’attribuer la Santé à Yasmina Baddou, avocate de métier et secrétaire sortante chargée de la famille, de la solidarité et de l’action sociale, tandis que Nezha Skalli, députée sortante et pharmacienne de métier, obtenait le portefeuille du social, serait essentiellement dû au fait que le ministère de la santé est un poste éminemment politique.
Des blocs partisans, mais peu de stabilité gouvernementale
Toutefois, l’injection de compétences technocratiques au sein des partis n’est pas un phénomène général. Si le RNI et l’Istiqlal, qui ont reçu le plus grand nombre de ministres apolitiques depuis 2002, ont fini par accepter la présence de quadras dans leurs rangs, il n’en n’est pas forcément de même ailleurs. C’est le cas du Mouvement populaire qui a refusé d’intégrer Aziz Akhannouch - malgré sa proximité avec le parti - et Amina Benkhadra sous sa bannière, car d’autres pontes du parti, ou leurs parents, ne figuraient pas au gouvernement.
Sur un autre plan, le retrait du Mouvement populaire pose un problème sérieux à l’alliance gouvernementale qui ne réunit plus que 146 sièges sur 325 et n’a donc pas de majorité absolue. Ses composantes ont beau jeu de chercher à se consoler en avançant que la répartition actuelle est plus logique du point de vue idéologique - l’USFP, le PPS, l’Istiqlal et le RNI se disant de gauche, de centre gauche ou socio-démocrates alors que le MP, l’UC et le PJD sont plutôt de tendance libérale conservatrice. De belles batailles sont donc à prévoir pour faire passer les lois du gouvernement, à moins de recueillir le soutien de l’UC, du groupe en cours de construction mené par Fouad Ali El Himma, député de Rhamna et ex-numéro 2 de l’Intérieur, ou encore du MP, ce qui est loin d’être acquis. En effet, à l’heure où nous mettions sous presse, mercredi 17 octobre, le secrétaire général de l’UC affirmait qu’il ne prendrait position à l’égard du gouvernement El Fassi qu’à la lumière de sa déclaration gouvernementale. Mohamed Abied affirme que son parti ne soutiendra que les lois qui coïncident avec le programme de sa formation. «Dans la précédente législature, nous avons parfois voté en faveur de textes qui étaient pratiquement les nôtres, qui figuraient dans notre programme», explique-t-il en soutenant que le oui et le non de son parti ne seront jamais automatiques. Pas de cadeau non plus de la part du Mouvement populaire. «Le gouvernement ne peut pas dépendre de notre groupe, il n’aura pas son soutien, il aura le soutien à des propositions qui nous paraissent aller dans le sens de ce que nous considérons être l’intérêt du Maroc», explique son secrétaire général, Mohand Laenser. Une position largement illustrée à l’occasion de la première épreuve de l’alliance gouvernementale, mardi 16 octobre, lorsque son candidat à la présidence de la première Chambre, le président du RNI, Mustapha Mansouri, était parvenu à se faire élire dès le premier tour avec 172 voix face à un adversaire, le PJDiste Abdellah Baha (58 voix), sans le soutien des harakis qui n’ont pas présenté de candidat concurrent mais qui ont aussi choisi de voter blanc. Il reste que si ce début est plutôt positif et si, par courtoisie, les députés de l’opposition valident par la suite le programme du gouvernement, lui permettant d’entamer son mandat, les cinq ans à venir ne seront pas de tout repos pour l’équipe El Fassi... A moins d’avoir un soutien clair et franc de la part du groupe mené par El Himma qui, aux dernières nouvelles, aurait réuni plus de 20 sièges. Nous avons essayé en vain de joindre le député de Rhamna.
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Le MP et l’UC sont formels : ils ne soutiendront le gouvernement que pour des textes en rapport avec leurs convictions.
Le groupe mené par Fouad Ali El Himma formera-t-il le complément mathématique ?
Lundi 15 octobre à Rabat, cinq semaines après les élections du 7 septembre et 27 jours après la nomination du secrétaire général de l’Istiqlal, Abbas El Fassi, à la Primature, le nouveau gouvernement voyait enfin le jour, après un week-end chargé en rebondissements. Regroupant seulement quatre des partis de la majorité sortante à la suite du retrait surprise du Mouvement populaire, la nouvelle équipe gouvernementale se compose de 33 ministres et secrétaires d’Etat, dont 9 arborant les couleurs de l’Istiqlal, 7 du RNI, 5 de l’USFP et 2 du PPS. A cela, il faut ajouter 10 ministres sans appartenance politique (voir page 2).
Dans le nouveau gouvernement, près de la moitié des ministres font partie de l’équipe sortante. L’on retrouvera ainsi, sans grande surprise, Chakib Benmoussa à la tête du ministère de l’intérieur, désormais soutenu par Saad Hassar qui remplace Fouad Ali El Himma en tant que secrétaire d’Etat, et non pas ministre délégué, toutefois. Il y a également, et sans surprise, Taïeb Fassi Fihri, ex-ministre délégué devenu ministre des affaires étrangères et de la coopération à la place de Mohamed Benaïssa. Il sera secondé par deux secrétaires d’Etat : l’ex-directrice de la radio et, auparavant, de l’Institut supérieur de l’information et de la communication, Latifa Akherbach, et Ahmed Lakhrif, conseiller istiqlalien mais aussi et surtout membre du Corcas, originaire de Smara. Toujours au chapitre des retours aux affaires, on retrouve Abdessadek Rabiî qui, malgré les critiques régulièrement faites à propos du blocage, par son département, de projets de loi, se prépare à battre un record de longévité au Secrétariat général du gouvernement où il a été régulièrement reconduit depuis 1993. A un moindre degré de longévité (depuis 1997), Abderrahmane Sbaï reste ministre délégué chargé de l’administration de la défense nationale. Le tout sans oublier bon nombre de quadras de l’Istiqlal et du RNI, comme Taoufiq Hejira et Karim Ghellab, qui ont été reconduits à leurs postes ; ou qui se sont vu attribuer de nouveaux portefeuilles, comme Salahedine Mezouar devenu ministre de l’économie et des finances, ou ses collègues Mohamed Boussaïd et Anis Birou, devenus respectivement ministre du tourisme et de l’artisanat et secrétaire d’Etat chargé de l’artisanat. Plus à gauche, le seul ministre USFP resté au gouvernement est Mohamed Elyazghi, devenu ministre d’Etat sans portefeuille, un poste par définition plus élevé dans la hiérarchie des ministères mais surtout... un poste pour rien.
Des visages nouveaux et des revenants
L’autre moitié du gouvernement, elle, est essentiellement composée de nouveaux visages, tels Nizar Baraka (PI) au ministère des affaires économiques et générales, Abdellatif Maâzouz (PI) au commerce extérieur ou Abdeslam Al Mesbahi (PI), secrétaire d’Etat chargé du développement territorial. Côté USFP, l’on retrouvera Ahmed Chami, ex-patron de Microsoft pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, mis en avant au moment de la présentation du programme économique du parti de la rose, et qui se voit confier le département de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Jamal Aghmani, ancien élu USFP de Salé et ex-membre du cabinet de Yasmina Baddou, devient, lui, ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, et Mohamed Ammeur, secrétaire général du ministère de l’aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement sous Mohamed Elyazghi, est devenu ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la communauté marocaine résidant à l’étranger, là où Mohamed El Gahs était pressenti.
Technocrates : une tradition marocaine
Sous l’étiquette RNI, l’on remarquera l’arrivée de Aziz Akhannouch, président d’Akwa Group et de la région de Souss Massa Draâ, au ministère de l’agriculture et des pêches maritimes. Amina Benkhadra, ex-directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (Onhym), devient ministre d’un département de l’énergie et des mines qui s’adjuge également les dossiers de l’eau et de l’environnement. Elle l’avait dirigé une première fois entre 1997 et 1998. Enfin, Nawal El Moutawakil, reprend du service, à la jeunesse et aux sports.
Au-delà d’une forte concentration en quadras, une autre caractéristique de ce nouveau gouvernement aura été le nombre de femmes puisqu’il en comprend sept. Toutes détiennent des postes stratégiques, même si seules deux d’entre elles peuvent s’enorgueillir d’une longue carrière de militantes : Yasmina Baddou, ministre istiqlalienne de la santé et Nezha Skalli, ministre PPS du développement social, de la famille et de la solidarité.
Cette forte concentration en technocrates intervient, soulignons-le, dans le cadre d’un gouvernement chapeauté par un Premier ministre partisan, mais s’agit-il d’un évènement pour le paysage politique marocain ? Pas vraiment. Selon Amina Messaoudi, professeur à la faculté de droit de Rabat, si les premiers gouvernements marocains s’étaient caractérisés par une forte présence de ministres partisans, les sans-appartenance politique n’ont pas tardé à les supplanter. Certes, l’alternance politique viendra casser la tradition : le gouvernement Youssoufi s’était, en effet, caractérisé par une très grosse concentration en ministres partisans. «C’était le commencement d’une certaine tradition selon laquelle le gouvernement serait désormais formé de politiques», explique Amina Messaoudi. Mais ce sera une parenthèse. En 2002, Driss Jettou, contraint à une obligation de résultats, ira chercher les compétences là où il faut. En 2007, donc, les technocrates sont également légion, à cette différence près qu’aujourd’hui et par rapport aux années 90, l’on recherche davantage en eux les compétences que la non-appartenance partisane...
Dans le gouvernement El Fassi, l’on remarquera la présence de bon nombre de spécialistes dans leurs domaines respectifs, avec ou sans étiquette politique, à l’instar de Karim Ghellab, Taoufiq Hejira, Abdelkébir Zahoud, Salahdedine Mezouar, Mohamed Boussaïd, Amina Benkhadra, Ahmed Chami, Nawal Moutawakil ou Latifa El Abida. Quelques exceptions ne manqueront pas pour confirmer la règle : Adil Douiri, grand absent du nouveau gouvernement, a été victime de la tournure prise par les négociations partisanes. Abdelouahed Radi, ancien ministre de la coopération (1983-1985) et ex-président de la Chambre des représentants, dont le background laisse sceptique quant à sa capacité à gérer la réforme de la justice, mais dont le poids à l’USFP est indéniable. Enfin, Mohamed Abbou (RNI), ministre de la modernisation des secteurs publics, dont la présence semble davantage due à des impératifs de diplomatie interne au sein du parti, et qui devrait toutefois être encadré par les siens d’autant plus que le ministre sortant est du même parti. Enfin, le choix d’attribuer la Santé à Yasmina Baddou, avocate de métier et secrétaire sortante chargée de la famille, de la solidarité et de l’action sociale, tandis que Nezha Skalli, députée sortante et pharmacienne de métier, obtenait le portefeuille du social, serait essentiellement dû au fait que le ministère de la santé est un poste éminemment politique.
Des blocs partisans, mais peu de stabilité gouvernementale
Toutefois, l’injection de compétences technocratiques au sein des partis n’est pas un phénomène général. Si le RNI et l’Istiqlal, qui ont reçu le plus grand nombre de ministres apolitiques depuis 2002, ont fini par accepter la présence de quadras dans leurs rangs, il n’en n’est pas forcément de même ailleurs. C’est le cas du Mouvement populaire qui a refusé d’intégrer Aziz Akhannouch - malgré sa proximité avec le parti - et Amina Benkhadra sous sa bannière, car d’autres pontes du parti, ou leurs parents, ne figuraient pas au gouvernement.
Sur un autre plan, le retrait du Mouvement populaire pose un problème sérieux à l’alliance gouvernementale qui ne réunit plus que 146 sièges sur 325 et n’a donc pas de majorité absolue. Ses composantes ont beau jeu de chercher à se consoler en avançant que la répartition actuelle est plus logique du point de vue idéologique - l’USFP, le PPS, l’Istiqlal et le RNI se disant de gauche, de centre gauche ou socio-démocrates alors que le MP, l’UC et le PJD sont plutôt de tendance libérale conservatrice. De belles batailles sont donc à prévoir pour faire passer les lois du gouvernement, à moins de recueillir le soutien de l’UC, du groupe en cours de construction mené par Fouad Ali El Himma, député de Rhamna et ex-numéro 2 de l’Intérieur, ou encore du MP, ce qui est loin d’être acquis. En effet, à l’heure où nous mettions sous presse, mercredi 17 octobre, le secrétaire général de l’UC affirmait qu’il ne prendrait position à l’égard du gouvernement El Fassi qu’à la lumière de sa déclaration gouvernementale. Mohamed Abied affirme que son parti ne soutiendra que les lois qui coïncident avec le programme de sa formation. «Dans la précédente législature, nous avons parfois voté en faveur de textes qui étaient pratiquement les nôtres, qui figuraient dans notre programme», explique-t-il en soutenant que le oui et le non de son parti ne seront jamais automatiques. Pas de cadeau non plus de la part du Mouvement populaire. «Le gouvernement ne peut pas dépendre de notre groupe, il n’aura pas son soutien, il aura le soutien à des propositions qui nous paraissent aller dans le sens de ce que nous considérons être l’intérêt du Maroc», explique son secrétaire général, Mohand Laenser. Une position largement illustrée à l’occasion de la première épreuve de l’alliance gouvernementale, mardi 16 octobre, lorsque son candidat à la présidence de la première Chambre, le président du RNI, Mustapha Mansouri, était parvenu à se faire élire dès le premier tour avec 172 voix face à un adversaire, le PJDiste Abdellah Baha (58 voix), sans le soutien des harakis qui n’ont pas présenté de candidat concurrent mais qui ont aussi choisi de voter blanc. Il reste que si ce début est plutôt positif et si, par courtoisie, les députés de l’opposition valident par la suite le programme du gouvernement, lui permettant d’entamer son mandat, les cinq ans à venir ne seront pas de tout repos pour l’équipe El Fassi... A moins d’avoir un soutien clair et franc de la part du groupe mené par El Himma qui, aux dernières nouvelles, aurait réuni plus de 20 sièges. Nous avons essayé en vain de joindre le député de Rhamna.
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