Carburant: Derniers réglages avant hausse
· La Fédération de l’énergie préconise une approche par palier
· 1 dollar de plus sur le baril = 30 millions de DH à supporter
· Préserver le pouvoir d’achat, choix cornélien
Augmentera,
n’augmentera pas? La question est sur toutes les lèvres. «Pour le
moment, on n’a reçu aucune information concernant une nouvelle
structure des prix des carburants». Comme chez tous les autres
distributeurs, Yassir Bermaki, du département pôle métier de Pétrom, se
veut prudent. Pourtant, la répercussion de la hausse du brut sur le
consommateur parat inévitable, comme l’a réitéré, à L’Economiste,
Moulay Abdellah Alaoui, président de la Fédération de l’énergie (voir
L’Economiste du 24 octobre). Une question de derniers réglages avant
l’indexation, dit-on, chez des observateurs et analystes. D’autant que
techniquement, le processus est déjà bien rodé. Il suffira de 24 heures
pour que les équipes d’entretien dédiées des distributeurs de produits
pétroliers changent les prix à la pompe. C’est aussi le délai laissé
par le ministère de l’Energie aux stations-service.
Combien de temps
encore le gouvernement résistera avant d’indexer les hausses répétées
ces derniers mois du cours du pétrole? Le baril du brut a dépassé hier,
pour la première fois, la barre des 93 dollars. Et selon de nombreux
analystes, ce trend haussier se poursuivra aussi longtemps que les
tensions géopolitiques, notamment l’imminence d’un conflit armé entre
la Turquie et les rebelles kurdes, persisteront. D’autres imputent
cette flambée à la faiblesse du dollar ou la montée de l’euro. C’est
selon.
Face à ces querelles de chapelle, le Maroc semble prendre
son temps, tant l’arbitrage est ardu. Le ministre de l’Energie et des
Mines, Amina Benkhadra, et le ministre délégué chargé des Affaires
économiques et générales, Nizar Baraka, optent pour le no comment. Mais
une source proche du cabinet du Premier ministre confie que
«l’indexation est imminente et que ce n’est plus qu’une affaire de
quelques jours, car la tendance est à la hausse durable des cours du
brut». Qu’en pense Monsieur pétrole du ministère de l’Energie et des
Mines, Saïd El Oufir? L’Economiste n’en saura rien, l’homme étant en
mission à l’étranger. La solution est-elle pour autant entre ses
mains? Le président de la Fédération de l’énergie émet des réserves.
Pour lui, la réponse à cette équation ne viendra pas de l’extérieur.
«Les prix à la pompe doivent refléter les cours sur le marché
international», autrement dit, ils doivent être répercutés aux
consommateurs. Toutefois, «en vue de préserver leur pouvoir d’achat,
les pouvoirs publics doivent consentir des augmentations par paliers du
fait que dans le budget 2007, les prévisions sont basées sur un baril à
65 dollars», nuance-t-il. Mais, faute d’augmenter les prix à la pompe,
ne serait-ce que d’une façon graduelle, ce sont les socités de
distribution pétrolières qui en pâtiront.
D’ores et déjà,
celles-ci demandent que des ressources budgétaires supplémentaires
soient dégagées pour permettre à la Caisse de compensation de faire
face à ses engagements. Mais aussi que des ressources financières
suffisantes, évaluées sur la base de prix réalistes, aux alentours de
90 dollars le baril, soient destinées à la compensation en 2008 pour
lui permettre de faire face à ses obligations. (Rappelons que le projet
de budget 2008 prévoit quelque 19 milliards de DH tous produits
confondus). «A cause de la non-répercussion à la pompe de la
progression des prix du brut, le montant de la subvention a fortement
augmenté depuis l’été dernier». Au rythme actuel, «si les ressources
budgétaires supplémentaires ne sont pas dégagées, la dette de l’Etat
vis-à-vis des sociétés de distribution pétrolières pourrait à nouveau
s’emballer et atteindre plus de 3 milliards de DH à la fin de l’année»,
met en garde Alaoui. Auquel cas, comment les sociétés pétrolières vont
les financer? Recourir aux emprunts extérieurs, générateurs de frais
financiers, lesquels vont obérer leurs marges, entraînant des déficits
considérables pour elles». Sur la base des 65 dollars considérés dans
la loi de Finances 2007, chaque dollar de plus sur le prix du baril
entraîne un manque à gagner de 30 millions de DH.
«La hausse est
inévitable», martèle Alaoui. Alors, comment minimiser les conséquences
d’une telle décision sur le pouvoir d’achat que Nizar Baraka dit
vouloir préserver?
· La Fédération de l’énergie préconise une approche par palier
· 1 dollar de plus sur le baril = 30 millions de DH à supporter
· Préserver le pouvoir d’achat, choix cornélien
Augmentera,
n’augmentera pas? La question est sur toutes les lèvres. «Pour le
moment, on n’a reçu aucune information concernant une nouvelle
structure des prix des carburants». Comme chez tous les autres
distributeurs, Yassir Bermaki, du département pôle métier de Pétrom, se
veut prudent. Pourtant, la répercussion de la hausse du brut sur le
consommateur parat inévitable, comme l’a réitéré, à L’Economiste,
Moulay Abdellah Alaoui, président de la Fédération de l’énergie (voir
L’Economiste du 24 octobre). Une question de derniers réglages avant
l’indexation, dit-on, chez des observateurs et analystes. D’autant que
techniquement, le processus est déjà bien rodé. Il suffira de 24 heures
pour que les équipes d’entretien dédiées des distributeurs de produits
pétroliers changent les prix à la pompe. C’est aussi le délai laissé
par le ministère de l’Energie aux stations-service.
Combien de temps
encore le gouvernement résistera avant d’indexer les hausses répétées
ces derniers mois du cours du pétrole? Le baril du brut a dépassé hier,
pour la première fois, la barre des 93 dollars. Et selon de nombreux
analystes, ce trend haussier se poursuivra aussi longtemps que les
tensions géopolitiques, notamment l’imminence d’un conflit armé entre
la Turquie et les rebelles kurdes, persisteront. D’autres imputent
cette flambée à la faiblesse du dollar ou la montée de l’euro. C’est
selon.
Face à ces querelles de chapelle, le Maroc semble prendre
son temps, tant l’arbitrage est ardu. Le ministre de l’Energie et des
Mines, Amina Benkhadra, et le ministre délégué chargé des Affaires
économiques et générales, Nizar Baraka, optent pour le no comment. Mais
une source proche du cabinet du Premier ministre confie que
«l’indexation est imminente et que ce n’est plus qu’une affaire de
quelques jours, car la tendance est à la hausse durable des cours du
brut». Qu’en pense Monsieur pétrole du ministère de l’Energie et des
Mines, Saïd El Oufir? L’Economiste n’en saura rien, l’homme étant en
mission à l’étranger. La solution est-elle pour autant entre ses
mains? Le président de la Fédération de l’énergie émet des réserves.
Pour lui, la réponse à cette équation ne viendra pas de l’extérieur.
«Les prix à la pompe doivent refléter les cours sur le marché
international», autrement dit, ils doivent être répercutés aux
consommateurs. Toutefois, «en vue de préserver leur pouvoir d’achat,
les pouvoirs publics doivent consentir des augmentations par paliers du
fait que dans le budget 2007, les prévisions sont basées sur un baril à
65 dollars», nuance-t-il. Mais, faute d’augmenter les prix à la pompe,
ne serait-ce que d’une façon graduelle, ce sont les socités de
distribution pétrolières qui en pâtiront.
D’ores et déjà,
celles-ci demandent que des ressources budgétaires supplémentaires
soient dégagées pour permettre à la Caisse de compensation de faire
face à ses engagements. Mais aussi que des ressources financières
suffisantes, évaluées sur la base de prix réalistes, aux alentours de
90 dollars le baril, soient destinées à la compensation en 2008 pour
lui permettre de faire face à ses obligations. (Rappelons que le projet
de budget 2008 prévoit quelque 19 milliards de DH tous produits
confondus). «A cause de la non-répercussion à la pompe de la
progression des prix du brut, le montant de la subvention a fortement
augmenté depuis l’été dernier». Au rythme actuel, «si les ressources
budgétaires supplémentaires ne sont pas dégagées, la dette de l’Etat
vis-à-vis des sociétés de distribution pétrolières pourrait à nouveau
s’emballer et atteindre plus de 3 milliards de DH à la fin de l’année»,
met en garde Alaoui. Auquel cas, comment les sociétés pétrolières vont
les financer? Recourir aux emprunts extérieurs, générateurs de frais
financiers, lesquels vont obérer leurs marges, entraînant des déficits
considérables pour elles». Sur la base des 65 dollars considérés dans
la loi de Finances 2007, chaque dollar de plus sur le prix du baril
entraîne un manque à gagner de 30 millions de DH.
«La hausse est
inévitable», martèle Alaoui. Alors, comment minimiser les conséquences
d’une telle décision sur le pouvoir d’achat que Nizar Baraka dit
vouloir préserver?