Qui étudie la finance islamique et pourquoi ? C'est la question qu'on a posée à trois étudiants de la première promotion du master de finance islamique que vient d'ouvrir l'université de Paris Dauphine.
Mouhamed, 38 ans
« Je suis financier de formation, je travaillais dans la banque. Mon but, c'est de créer une institution financière conforme avec les pratiques de la finance islamique.
Pour moi, la finance islamique, c'est fondamentalement une finance d'investissement.
De façon classique, vous allez voir une banque pour faire un prêt, elle vous impose un intérêt que ça marche ou
pas. En finance islamique, ce que vous payez est en relation directe avec le profit généré.
Je suis ivoirien. Lorsque les institutions internationales font des prêts aux pays africains, ce sont des prêts avec des intérêts, en général des intérêts composés, ce qui fait que les pays africains ne sortiront jamais de l'endettement.
En finance islamique, les Sukuk sont des obligations adossées à des actifs tangibles. Si les pays africains se tournent vers ce genre de produits, cela permettra d'arrêter l'endettement et de financer des infrastructures.
Tous les pays d'Afrique de l'Ouest sont membres de la Conférence islamique et membres de la Banque islamique de développement. Ces pays sont déjà sensibilisés à cette question. Il nous appartiendra de retourner dans nos pays et de favoriser l'émergence de cette finance. »
Constance, 23 ans
« Je suis spécialiste de gestion d'actifs. J'apprends le chinois, je m'intéresse au côté très culturel du droit musulman, à la géopolitique, à l'histoire des religions. J'aimerais partir dans des pays à dominante musulmane comme la Malaisie et faire de la gestion de fonds islamiques.
On va étudier tous les outils spécifiques de la finance islamique. Il y a des principes à connaître, les secteurs d'exclusion [alcool, jeux…, ndlr] comme le fait que l'usure n'est pas permis : les banquiers doivent prendre leurs commissions autrement.
Les transactions sont adossées à tout ce qui est tangible. Beaucoup disent que si on avait adopté ces principes, la crise des subprimes n'aurait pas existé. »
Naïma, 24 ans
« Chef de projet d'une banque française, j'ai entendu parler de finance islamique dans des voyages professionnels et j'ai voulu l'étudier pour faire du développement de projets. Je la conçois comme un compartiment éthique de la finance.
En terme de législation, c'est pas gagné en France. Le droit français ne permet pas d'avoir recours à tous les instruments de finance islamique. Il faut faire en sorte que cette finance ne soit pas pénalisée par le droit français, éviter des situations de double imposition.
La finance islamique, c'est peut-être une discipline qui fait peur par méconnaissance. Finance islamique, on pense tout de suite financement du terrorisme. Il faut éviter les amalgames islamique-islamiste.
Il existe déjà des certificats de finance islamique mais pas reconnus de la même manière. Dauphine, c'est un gage d'enseignement de qualité. On est pionniers. »
Photos : A l'université Paris Dauphine, lors du premier jour d'enseignement du master en finance islamique - Mouhamed, Naïma et Constance, étudiants (Audrey Cerdan/Rue89).
Mouhamed, 38 ans
« Je suis financier de formation, je travaillais dans la banque. Mon but, c'est de créer une institution financière conforme avec les pratiques de la finance islamique.
Pour moi, la finance islamique, c'est fondamentalement une finance d'investissement.
De façon classique, vous allez voir une banque pour faire un prêt, elle vous impose un intérêt que ça marche ou
pas. En finance islamique, ce que vous payez est en relation directe avec le profit généré.
Je suis ivoirien. Lorsque les institutions internationales font des prêts aux pays africains, ce sont des prêts avec des intérêts, en général des intérêts composés, ce qui fait que les pays africains ne sortiront jamais de l'endettement.
En finance islamique, les Sukuk sont des obligations adossées à des actifs tangibles. Si les pays africains se tournent vers ce genre de produits, cela permettra d'arrêter l'endettement et de financer des infrastructures.
Tous les pays d'Afrique de l'Ouest sont membres de la Conférence islamique et membres de la Banque islamique de développement. Ces pays sont déjà sensibilisés à cette question. Il nous appartiendra de retourner dans nos pays et de favoriser l'émergence de cette finance. »
Constance, 23 ans
« Je suis spécialiste de gestion d'actifs. J'apprends le chinois, je m'intéresse au côté très culturel du droit musulman, à la géopolitique, à l'histoire des religions. J'aimerais partir dans des pays à dominante musulmane comme la Malaisie et faire de la gestion de fonds islamiques.
On va étudier tous les outils spécifiques de la finance islamique. Il y a des principes à connaître, les secteurs d'exclusion [alcool, jeux…, ndlr] comme le fait que l'usure n'est pas permis : les banquiers doivent prendre leurs commissions autrement.
Les transactions sont adossées à tout ce qui est tangible. Beaucoup disent que si on avait adopté ces principes, la crise des subprimes n'aurait pas existé. »
Naïma, 24 ans
« Chef de projet d'une banque française, j'ai entendu parler de finance islamique dans des voyages professionnels et j'ai voulu l'étudier pour faire du développement de projets. Je la conçois comme un compartiment éthique de la finance.
En terme de législation, c'est pas gagné en France. Le droit français ne permet pas d'avoir recours à tous les instruments de finance islamique. Il faut faire en sorte que cette finance ne soit pas pénalisée par le droit français, éviter des situations de double imposition.
La finance islamique, c'est peut-être une discipline qui fait peur par méconnaissance. Finance islamique, on pense tout de suite financement du terrorisme. Il faut éviter les amalgames islamique-islamiste.
Il existe déjà des certificats de finance islamique mais pas reconnus de la même manière. Dauphine, c'est un gage d'enseignement de qualité. On est pionniers. »
Photos : A l'université Paris Dauphine, lors du premier jour d'enseignement du master en finance islamique - Mouhamed, Naïma et Constance, étudiants (Audrey Cerdan/Rue89).