Source: Capital.fr
NANKIN, Chine (Reuters) - Les responsables monétaires de la zone euro ont exhorté dimanche les autorités chinoises à laisser le yuan reprendre sa hausse progressive, tout en précisant ne pas s'attendre à des résultats rapides.
"Je ne peux pas dire que je suis plus optimiste que je ne l'étais avant de venir ici", a déclaré Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro, lors d'une conférence de presse à Nankin.
A l'issue d'une journée de discussions avec des dirigeants chinois, dont le Premier ministre Wen Jiabao, le Premier ministre du Luxembourg a souligné qu'il était difficile de justifier la récente dépréciation du yuan face à un panier de devises compte tenu de la forte croissance de l'économie chinoise et du niveau élevé des excédents commerciaux.
"Les gens estiment qu'une appréciation ordonnée et progressive du renminbi serait dans le meilleur intérêt de la Chine et dans le meilleur intérêt de l'économie mondiale", a-t-il expliqué.
Il s'est toutefois montré conciliant avec Pékin en expliquant qu'il comprenait la décision des autorités de stopper l'appréciation du yuan, aussi appelé renminbi, lors de la crise du crédit.
La devise chinoise a progressé au total de 21% par rapport au dollar dans les trois années qui ont suivi la décision de Pékin de ne plus indexer sa devise sur le billet vert en juillet 2005.
PAS D'IMPACT DE LA CRISE DE DUBAÏ
En juillet dernier, Pékin a toutefois décidé de lier à nouveau sa monnaie au dollar afin d'aider ses exportateurs.
"Nous ne demandons pas une évolution immédiate, à court terme et importante de la politique monétaire chinoise mais, comme je l'ai dit, une appréciation graduelle et ordonnée du renminbi", a-t-il dit.
Le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso a déclaré de son côté que le lien entre le yuan et le dollar était problématique pour certains secteurs de l'économie européenne.
"Pas parce que nous avons un euro trop fort mais parce que nous avons un dollar faible et cela crée véritablement certains problèmes", a-t-il déclaré à la presse à Nankin.
Le Premier ministre chinois Wen Jiabao, qui a rencontré les membres de la délégation de la zone euro, a réaffirmé la position de la Chine selon laquelle le taux de change du yuan doit être maintenu à un niveau raisonnable et équilibré.
Il a ajouté que la Chine demandait une stabilité des principales monnaies de réserve, critiquant de manière implicite la baisse marquée du dollar.
Lors de sa visite en Chine, le président de l'Eurogroupe a souligné qu'il existait des signes évidents de reprise en Europe tout en appelant les pouvoirs publics à rester sur leurs gardes compte tenu des incertitudes continuant de peser sur les perspectives économiques.
"Le moment n'est pas encore arrivé de retirer les plans de relance qui sont mis en oeuvre dans toutes les régions du monde. Concernant la zone euro, il n'y aura pas de retrait majeur des mesures budgétaires en 2010", a-t-il dit.
Il a également minimisé le risque d'une restructuration de la dette ou de défaut dans la zone euro après la révélation des difficultés financières de l'émirat de Dubaï.
"Je n'anticipe pas de problème de défaut dans la zone euro", a-t-il dit.
Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a précisé qu'il partageait l'opinion de son collègue européen.
Le taux de change du yuan est l'un des principaux contentieux entre la Chine et les Européens et des responsables de la zone euro ont qualifié les discussions de dimanche d'amicales mais franches, un euphémisme souvent utilisé en cas de désaccord.
Ces entretiens ont été organisés à la veille d'un sommet Chine-Union européenne.
Version française Gwénaëlle Barzic
© 2009 Reuters - Tous droits de reproduction réservés par Reuters.
NANKIN, Chine (Reuters) - Les responsables monétaires de la zone euro ont exhorté dimanche les autorités chinoises à laisser le yuan reprendre sa hausse progressive, tout en précisant ne pas s'attendre à des résultats rapides.
"Je ne peux pas dire que je suis plus optimiste que je ne l'étais avant de venir ici", a déclaré Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro, lors d'une conférence de presse à Nankin.
A l'issue d'une journée de discussions avec des dirigeants chinois, dont le Premier ministre Wen Jiabao, le Premier ministre du Luxembourg a souligné qu'il était difficile de justifier la récente dépréciation du yuan face à un panier de devises compte tenu de la forte croissance de l'économie chinoise et du niveau élevé des excédents commerciaux.
"Les gens estiment qu'une appréciation ordonnée et progressive du renminbi serait dans le meilleur intérêt de la Chine et dans le meilleur intérêt de l'économie mondiale", a-t-il expliqué.
Il s'est toutefois montré conciliant avec Pékin en expliquant qu'il comprenait la décision des autorités de stopper l'appréciation du yuan, aussi appelé renminbi, lors de la crise du crédit.
La devise chinoise a progressé au total de 21% par rapport au dollar dans les trois années qui ont suivi la décision de Pékin de ne plus indexer sa devise sur le billet vert en juillet 2005.
PAS D'IMPACT DE LA CRISE DE DUBAÏ
En juillet dernier, Pékin a toutefois décidé de lier à nouveau sa monnaie au dollar afin d'aider ses exportateurs.
"Nous ne demandons pas une évolution immédiate, à court terme et importante de la politique monétaire chinoise mais, comme je l'ai dit, une appréciation graduelle et ordonnée du renminbi", a-t-il dit.
Le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso a déclaré de son côté que le lien entre le yuan et le dollar était problématique pour certains secteurs de l'économie européenne.
"Pas parce que nous avons un euro trop fort mais parce que nous avons un dollar faible et cela crée véritablement certains problèmes", a-t-il déclaré à la presse à Nankin.
Le Premier ministre chinois Wen Jiabao, qui a rencontré les membres de la délégation de la zone euro, a réaffirmé la position de la Chine selon laquelle le taux de change du yuan doit être maintenu à un niveau raisonnable et équilibré.
Il a ajouté que la Chine demandait une stabilité des principales monnaies de réserve, critiquant de manière implicite la baisse marquée du dollar.
Lors de sa visite en Chine, le président de l'Eurogroupe a souligné qu'il existait des signes évidents de reprise en Europe tout en appelant les pouvoirs publics à rester sur leurs gardes compte tenu des incertitudes continuant de peser sur les perspectives économiques.
"Le moment n'est pas encore arrivé de retirer les plans de relance qui sont mis en oeuvre dans toutes les régions du monde. Concernant la zone euro, il n'y aura pas de retrait majeur des mesures budgétaires en 2010", a-t-il dit.
Il a également minimisé le risque d'une restructuration de la dette ou de défaut dans la zone euro après la révélation des difficultés financières de l'émirat de Dubaï.
"Je n'anticipe pas de problème de défaut dans la zone euro", a-t-il dit.
Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a précisé qu'il partageait l'opinion de son collègue européen.
Le taux de change du yuan est l'un des principaux contentieux entre la Chine et les Européens et des responsables de la zone euro ont qualifié les discussions de dimanche d'amicales mais franches, un euphémisme souvent utilisé en cas de désaccord.
Ces entretiens ont été organisés à la veille d'un sommet Chine-Union européenne.
Version française Gwénaëlle Barzic
© 2009 Reuters - Tous droits de reproduction réservés par Reuters.