Les Bourses internationales en attente du plan gouvernemental US
· Le Congrès pose ses conditions
LA Réserve fédérale américaine (Fed) est dans l’impasse. Après ses multiples initiatives, elle n’arrive toujours pas à apaiser les tensions sur les marchés monétaires: injection de liquidités, plan de sauvetage de Fannie Mae et Freddie Mac, prêt à l’assureur AIG… Et voilà que le nouveau plan de sauvetage, le plan Paulson, est mis sous conditions. En plus du renforcement de la protection des contribuables face à l’injection massive de fonds publics, le Congrès demande un plafonnement symbolique de la rémunération des dirigeants des entreprises en difficulté. Le Trésor a inclu également un volet d’aide en faveur des propriétaires de logement et les firmes en difficulté. Les leaders du Congrès doivent voter aujourd’hui ce texte. Il faut dire que l’enjeu est de taille. La somme exigée dépasse les montants cumulés des budgets de la défense, la santé et l’éducation. Les autorités, voulant attaquer le mal à la racine, proposent un nouveau plan de sauvetage qui prévoit de racheter jusqu’à 700 milliards de dollars d’actifs à risques détenus par les banques pour les aider à s’en débarrasser. Il semblerait aujourd’hui que seule l’intervention du Trésor en tant qu’acheteur massif peut apporter une solution. Les Bourses internationales sont encore prudentes, toujours dans l’attente de l’aboutissement des négociations. «Retirer ces actifs des bilans des institutions financières va contribuer à rétablir la confiance dans nos marchés financiers et permettre aux banques et à d’autres institutions de lever des capitaux et à accorder les crédits nécessaires pour soutenir la croissance économique», justifie Ben Bernanke, président de la Fed. Le vote du plan devient une urgence car tout retard engendre plus d’incertitudes, les marchés plaçant des espoirs sur ce programme. Ses avantages? En déversant tous les déchets toxiques dans un seul silo, le climat de suspicion qui a conduit aux problèmes de refinancement des banques devrait se dissiper, selon un économiste de la banque ING. Mais les craintes demeurent, et on ne peut s’attendre à ce que ces mesures aient un effet immédiat. «L’aide du gouvernement ne doit être donnée qu’avec la plus grande réticence, et uniquement lorsque la stabilité du système financier, et par conséquent la santé de l’économie tout entière, est en danger», dit Bernanke. Ce dernier s’engage à coopérer avec le Congrès pour l’avènement d’un «système financier plus fort, plus résistant et mieux régulé». Les Européens, de leur côté, estiment que les USA sont coupables d’avoir longtemps refusé d’intervenir au nom du libéralisme.»Nous ne pouvons pas accepter de payer les pots cassés d’une régulation défaillante», a prévenu le Premier ministre français François Fillon. «Aux Etats-Unis, les acteurs financiers ont une sérieuse responsabilité dans ce qu’il faut bien appeler un dévoiement du capitalisme», a-t-il ajouté, soulignant que «l’Europe attend des autorités américaines qu’elles prennent leurs responsabilités». La mobilisation massive d’argent, la nationalisation de l’assureur AIG et les promesses de Washington de mieux réguler à l’avenir les marchés remettent au goût du jour la nécessité de ne pas tout laisser au seul marché.
Jihane KABBAJ
· Le Congrès pose ses conditions
LA Réserve fédérale américaine (Fed) est dans l’impasse. Après ses multiples initiatives, elle n’arrive toujours pas à apaiser les tensions sur les marchés monétaires: injection de liquidités, plan de sauvetage de Fannie Mae et Freddie Mac, prêt à l’assureur AIG… Et voilà que le nouveau plan de sauvetage, le plan Paulson, est mis sous conditions. En plus du renforcement de la protection des contribuables face à l’injection massive de fonds publics, le Congrès demande un plafonnement symbolique de la rémunération des dirigeants des entreprises en difficulté. Le Trésor a inclu également un volet d’aide en faveur des propriétaires de logement et les firmes en difficulté. Les leaders du Congrès doivent voter aujourd’hui ce texte. Il faut dire que l’enjeu est de taille. La somme exigée dépasse les montants cumulés des budgets de la défense, la santé et l’éducation. Les autorités, voulant attaquer le mal à la racine, proposent un nouveau plan de sauvetage qui prévoit de racheter jusqu’à 700 milliards de dollars d’actifs à risques détenus par les banques pour les aider à s’en débarrasser. Il semblerait aujourd’hui que seule l’intervention du Trésor en tant qu’acheteur massif peut apporter une solution. Les Bourses internationales sont encore prudentes, toujours dans l’attente de l’aboutissement des négociations. «Retirer ces actifs des bilans des institutions financières va contribuer à rétablir la confiance dans nos marchés financiers et permettre aux banques et à d’autres institutions de lever des capitaux et à accorder les crédits nécessaires pour soutenir la croissance économique», justifie Ben Bernanke, président de la Fed. Le vote du plan devient une urgence car tout retard engendre plus d’incertitudes, les marchés plaçant des espoirs sur ce programme. Ses avantages? En déversant tous les déchets toxiques dans un seul silo, le climat de suspicion qui a conduit aux problèmes de refinancement des banques devrait se dissiper, selon un économiste de la banque ING. Mais les craintes demeurent, et on ne peut s’attendre à ce que ces mesures aient un effet immédiat. «L’aide du gouvernement ne doit être donnée qu’avec la plus grande réticence, et uniquement lorsque la stabilité du système financier, et par conséquent la santé de l’économie tout entière, est en danger», dit Bernanke. Ce dernier s’engage à coopérer avec le Congrès pour l’avènement d’un «système financier plus fort, plus résistant et mieux régulé». Les Européens, de leur côté, estiment que les USA sont coupables d’avoir longtemps refusé d’intervenir au nom du libéralisme.»Nous ne pouvons pas accepter de payer les pots cassés d’une régulation défaillante», a prévenu le Premier ministre français François Fillon. «Aux Etats-Unis, les acteurs financiers ont une sérieuse responsabilité dans ce qu’il faut bien appeler un dévoiement du capitalisme», a-t-il ajouté, soulignant que «l’Europe attend des autorités américaines qu’elles prennent leurs responsabilités». La mobilisation massive d’argent, la nationalisation de l’assureur AIG et les promesses de Washington de mieux réguler à l’avenir les marchés remettent au goût du jour la nécessité de ne pas tout laisser au seul marché.
Jihane KABBAJ