Qui, aux Etats-Unis, ignore encore que « General Electric nous apporte les bonnes choses de la vie » ? Martelé pendant des décennies par d’innombrables publicités, ce slogan un peu immodeste a précédé bien des films, des séries et des débats politiques parrainés par l’entreprise. Très présente dans la vie quotidienne des 300 millions d’Américains, General Electric n’oublie pas non plus d’intervenir dans la vie électorale du pays.Actuel président-directeur général (PDG) de General Electric (GE), M. Jeffrey Immelt a pris ses fonctions le 10 septembre 2001... Dans les jours puis dans les mois qui suivent, trois des secteurs les plus importants de l’entreprise donnent des signes brutaux de faiblesse : les moteurs d’avion, à cause de la crise du transport aérien ; la réassurance (assurance des assureurs), compte tenu du montant des remboursements consécutifs aux attentats du 11 septembre 2001 ; les turbines pour centrales électriques, après que la débâcle d’Enron eut pénalisé tout le secteur de l’énergie. Cinq ans plus tard, la valeur boursière de l’entreprise ne s’est pas remise de ces chocs. Elle a baissé de 14 % depuis 2001.
Pour le reste, tout semble aller bien. En tout cas, la presse d’affaires paraît aimer General Electric. Désignée comme la « compagnie la plusrespectée » de l’année par le Financial Times sept des huit dernières années, General Electric fut également, le 22 février 2006, l’entreprise la « plus admirée » du magazine Fortune. De tels lauriers sont très courus par les multinationales. Qu’ils soient décernés presq simultanément par deux titres-phares du monde des affaires est encore plus apprécié.
Implantée dans une quarantaine de pays, General Electric est devenue ou demeurée le plus important conglomérat industriel du monde ; sa capitalisation boursière n’est dépassée (de justesse) que par ExxonMobil, le géant du pétrole. Ses services financiers affichent un bilan que seules surpassent les plus grandes banques américaines ; sa filiale de location d’avions possède une flotte plus importante qu’American Airlines ; celle qui s’occupe des crédits à la consommation gère davantage de cartes qu’American Express.
Avec ses 163 milliards de dollars de chiffre d’affaires escompté en 2006, General Electric produit autant de richesses que l’Argentine, trente-quatrième nation la plus riche du globe. En 2005, les 16,3 milliards de dollars de bénéfices dégagés par la multinationale ont dépassé les profits records de Total ; entre 1989 et 2004, elle a amassé 139 milliards de dollars de profits, soit presque autant qu’IBM, McDonald’s et Wal-Mart réunis (1). Sur ce total, 61,3 milliards de dollars ont atterri dans les poches de ses actionnaires sous forme de dividendes. Et 30 autres milliards ont servi à racheter des actions General Electric sur les marchés financiers (2).
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Pour le reste, tout semble aller bien. En tout cas, la presse d’affaires paraît aimer General Electric. Désignée comme la « compagnie la plusrespectée » de l’année par le Financial Times sept des huit dernières années, General Electric fut également, le 22 février 2006, l’entreprise la « plus admirée » du magazine Fortune. De tels lauriers sont très courus par les multinationales. Qu’ils soient décernés presq simultanément par deux titres-phares du monde des affaires est encore plus apprécié.
Implantée dans une quarantaine de pays, General Electric est devenue ou demeurée le plus important conglomérat industriel du monde ; sa capitalisation boursière n’est dépassée (de justesse) que par ExxonMobil, le géant du pétrole. Ses services financiers affichent un bilan que seules surpassent les plus grandes banques américaines ; sa filiale de location d’avions possède une flotte plus importante qu’American Airlines ; celle qui s’occupe des crédits à la consommation gère davantage de cartes qu’American Express.
Avec ses 163 milliards de dollars de chiffre d’affaires escompté en 2006, General Electric produit autant de richesses que l’Argentine, trente-quatrième nation la plus riche du globe. En 2005, les 16,3 milliards de dollars de bénéfices dégagés par la multinationale ont dépassé les profits records de Total ; entre 1989 et 2004, elle a amassé 139 milliards de dollars de profits, soit presque autant qu’IBM, McDonald’s et Wal-Mart réunis (1). Sur ce total, 61,3 milliards de dollars ont atterri dans les poches de ses actionnaires sous forme de dividendes. Et 30 autres milliards ont servi à racheter des actions General Electric sur les marchés financiers (2).
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